Bonjour Gilles,
J'ai un souci ! Souvent :0) je trouve que le niveau des recruteurs n'est... justement pas au niveau du tout !
Les grands cabinets de recrutement nous reçoivent avec des profils juniors à la tête sans doute bien faite mais qui n'y connaissent pas grand-chose à notre métier et qui nous posent des questions pas très éclairées… Les entreprises nous convoquent tel jour à telle heure pour nous recevoir avec 2 heures de retard !
Bref je perds parfois patience et cela se voit sans doute - et du coup je perds des points... Comment faire pour prendre de la distance, ne pas tout prendre au premier degré, accepter l'incompétence et l'impolitesse des recruteurs en général ?!
N'ayant personne vers qui me tourner pour ce type de questionnement, j'espère sincèrement que vous pourrez m'aider…
Merci par avance Gilles et bravo pour "Questions d'emploi" - blog tellement utile, essentiel même - dont j'ai parlé autour de moi.
Victor
Ma réponse :
Bonjour Victor,
Merci pour votre retour !
Je ne vais pas aller dans votre sens mais peut-être est-ce la réponse que vous attendez quand même (vous me direz ?!).
Je crois qu'il faut en tant de crise s'adapter et non pas imposer ses choix, écouter et parler peu, calmer son ego ou ses propres convictions, accepter effectivement que parfois (mais pas tout le temps !) vous pouvez être en contact avec des personnes incompétentes (mais c'est aussi la vie : pourquoi voudriez-vous que les recruteurs soient plus intelligents, plus pertinents, etc. que les autres !) et bien sûr répondre aux besoins tout en allant toujours au-delà de ce que l'on vous demande…
Au final, et pour retenir une image que je trouve parlante, il faut être rond et non carré. En période de crise de l'emploi cela est vital si vous voulez être bon dans vos démarches. Et vous avez, comme chacun d'entre nous, un travail personnel à faire : rogner les angles (de l'ego souvent) pour bâtir un cercle dans lequel vous concentrerez tous vos talents (ce cercle devenant un rond, c'est-à-dire une forme pleine, remplie de sens) et le projet que vous nourrissez pour l'entreprise dans laquelle vous postulez.
Être rond et non plus carré est la posture anti-crise par excellence. Elle demande un travail sur soi en profondeur qui peut nécessiter d'être aidé par un professionnel (coach, psychologue, aidant au sens large). Mais vous pouvez faire l'essentiel du travail en décidant de mettre votre ego de côté, de ne plus juger mais d'avoir l'obsession de comprendre les règles du jeu afin de vous y adapter. Vous pouvez avoir cette phase de critique des règles et conserver ce libre arbitre mais une fois cela fait, mettez-le de côté et mettez-vous en action, sans état d'âme.
En faisant ainsi vous gagnerez en lucidité, en sérénité et en efficacité - raccourcissant de façon étonnante votre temps de recherche. Je vous assure que cela fonctionnera si vous y mettez les moyens (c'est à vous de faire le boulot !). Le jeu en vaut la chandelle alors allez-y Victor !
Bon courage à vous tou(te)s. Gardez en toutes occasions confiance en vous et tenez bon le cap.
Gilles Payet
PS : si vous êtes lecteur de ce blog, vous l'avez sans doute remarqué :0) je suis auteur de 4 livres sur le retour à l'emploi. Dans chacun de ces livres je vous donne des pistes concrètes pour parvenir à cette rondeur : dans votre CV, dans vos mails et lettres de candidature, lors d'un entretien mais aussi dans votre démarche globale de recherche. Pour aller plus loin dans cette démarche : cliquez ici
Je suis d'accord sur votre analyse sur l'ego Gilles mais je rejoins aussi le constat de Victor sur l'incompétence des juniors des grands cabinets type Michael Page et consoeurs ! C'est un vrai exercice de zen qu'il nous est proposé de faire à chaque fois ! La clé je crois est d'expliquer simplement son métier, avec humilité et d'adapter son discours au niveau de celui du junior. Il y a quand même parfois (et heureusement !) de bonnes surprises...
Dominique
Rédigé par : Dominique | 28 janvier 2011 à 11:03
Message compris 5/5 ! Merci Gilles pour votre coup de boost bienveillant !
Victor
Rédigé par : Victor | 27 janvier 2011 à 14:07