La réponse est bien évidemment personnelle. Mais avant d'y répondre en entretien, je ferais tout de même préciser le cadre de la question en demandant par exemple "Voulez-vous parler d'échecs dans un cadre personnel ou professionnel ?". Cela vous permet de gagner un tout petit peu de temps, utile notamment si ce type de question a provoqué une surprise ou un excès d'émotion.
Une fois la précision apportée et le pic d'émotion passé...
Je vous invite peut-être à reformuler la question en disant par exemple :
1-Je ne suis pas certaine d'avoir vécu vraiment des échecs, plutôt certaines déceptions.
2-Par exemple, l'année dernière nous avons travaillé mon équipe et moi à un projet de développement d'un site web qui n'a pas pu voir le jour par manque de financement. Nous étions très déçus car nous avions investi beaucoup de temps et d'énergie.
3-Mais comme pour tout échec il y a des enseignements à tirer. Et la méthodologie que nos avions initiée pour ce projet, nous avons pu la mettre en oeuvre pour un autre projet qui lui a été financé sans soucis."
Il est sans doute important sur une telle question, de "signer" votre témoignage avec un rebond, un enseignement que vous avez tiré. Saint-Exupéry a écrit "les échecs renforcent les forts". C'est un peu l'idée à faire passer sur une telle question :)
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Je n'ai pas eu à faire face à cette question jusqu'à présent, heureusement. Je ne répondrai pas : quelle question cruelle ! mais c'est la pensée qui me viendrait. Je dirai : comme vous pouvez le constater, j'ai des trous dans mon cv qui correspondent à des périodes de recherche d'emploi. Je continue à actualiser mes connaissances, je m'entraîne à faire des exercices avec tel logiciel...
Je ne vais pas étaler mes états d'âme en disant comment je vis ma situation de chômage en réalité, cad : très mal, avec de plus en plus d'angoisse. Il faut essayer de dissimuler la réalité. Un recruteur qui n'a jamais vécu le chômage (le vrai qui dure) est loin d'imaginer ce que l'on peut vivre au quotidien. C'est pourquoi leurs questions sont parfois déplacées. Pourtant travailler dans le domaine des relations humaines implique une certaine empathie, psychologie.
Rédigé par : Murielle | 02 mai 2014 à 19:53
Bonjour Murielle,
Vous avez raison sur le fond des choses, mais cette question comme toutes les autres sont bien posées par certains recruteurs. Car les recruteurs ne sont pas forcément des profils RH, formés et rodés à une certaine déontologie (mais là-encore pas tous à en juger par les questions qui me reviennent de vous tous) ils sont majoritairement des interlocuteurs "non RH" et les entretiens d'embauche deviennent pour certains des exercices non cadrés avec des débords dans tous les sens.
Mais ce que j'essaie de faire passer - depuis 6 années que j'anime ce blog - c'est aussi et sans doute avant tout d'éviter d'être dans le jugement mais d'être sans cesse en adaptation à des situations non prévues, comme des questions "cruelles" pour reprendre votre mot.
Sur le fond, cette question n'est d'ailleurs plus cruelle si vous recentrez votre réponse pour expliquer comment vous avez réussi à reprendre le dessus, à vous relancer pour trouver des solutions.
Les entretiens de recrutement sont des exercices de rhétorique où le sens de la repartie (cela se travaille et j'accompagne chaque année plusieurs de mes clients sur ce seul point) est une arme beaucoup plus efficace que le jugement de valeur. C'est une posture vers laquelle tendre pour gagner en efficacité.
Ce n'est pas toujours facile bien sûr, mais c'est l'idée à retenir, le fil rouge à suivre.
Gilles
Rédigé par : Gilles Payet | 02 mai 2014 à 17:40
Bonjour Gilles
Je ne comprends pas qu'on puisse poser une telle question ? C'est d'une cruauté ! Il suffit de lire mon cv pour voir mon échec pro (chômage de longue durée). Le seul moyen de rebondir est que le recruteur m'embauche.
Rédigé par : Murielle | 02 mai 2014 à 13:31