Bonjour,
Je suis complètement perdu et je sollicite vos éclairages sur une question en particulier. Certes, on a dû vous poser mille fois des questions de ce genre, mais voilà, je souhaite un avis sur mon cas particulier.
J'ai été contacté par un cabinet de recrutement pour un poste dans une grande entreprise. J'ai passé un premier entretien centré RH avec le cabinet, qui m'a recommandé pour un entretien chez le client. J'ai réalisé un entretien avec un opérationnel (potentiel N+2), puis ai été convoqué pour 2 nouveaux entretiens (Chef de projet RH et opérationnel N+1).
Le processus de sélection est terminé, je ne serai plus convoqué à de nouveaux entretiens, il ne me reste qu'à attendre la conclusion.
Je suis chaleureusement invité, par deux fois, à ne surtout pas hésiter à contacter l'assistant de la RH en question si j'ai le moindre doute, la moindre question.
Le 18 du mois, n'ayant pas eu de retour, j'appelle en premier lieu le cabinet de recrutement. Celui-ci me dit qu'il n'a pas encore de retour formel, mais que « c'est plutôt positif». Le cabinet me dit qu'il attend un premier retour le 21. Le 22, n'ayant toujours pas de nouvelle, j'envoie un petit mail gentil demandant ce qu'il en est. Réponse : on aura des infos au plus tôt aujourd'hui, au plus tard dans 1 semaine. Soit. Le 25, toujours sans nouvelle, je décide d'appeler l'assistant RH qu'on m'a si chaudement recommandé. Pas de réponse. Le 28 je retente ma chance avec le RH en question. Pas de réponse, je laisse un message proposant de me rappeler. J'attends encore. La semaine demandée par le cabinet passe (sans nouvelle bien entendu) et le 29, je rappelle le cabinet, ils auront un retour demain (le 30) d'après le client. Le 30 passe, pas de nouvelle. Je rappelle encore une fois aujourd'hui, le 1er. On me dit que la consultante n'est pas disponible cette semaine, et d'attendre l'appel de sa responsable demain, le 2. Je recontacte l'assistant, qui ne répond toujours pas. Je me doute bien que cette responsable ne me rappellera pas. J'appellerai moi-même. Je me doute également que la réponse n'est pas positive, car on ne se permet pas ce genre de comportement avec un candidat qu'on veut recruter.
Je suis juste complètement abasourdi. Après 4 entretiens et un processus qui s'étale sur 4 mois, n'est-on pas en droit d'attendre un minimum de retour ? PERSONNE ne m'a contacté depuis mes derniers entretiens, j'ai dû prendre moi-même l'initiative pour avoir un peu de retour, et encore je n'ai rien eu de concret. Je sais que nous ne sommes plus que 2 sur ce poste. C'est si compliqué de tenir 2 personnes informées ?
Je veux bien entendre que la réponse est négative, je veux bien entendre qu'ils ont du mal à réunir tout le monde pour faire le point, mais je ne peux pas entendre qu'on n'a pas 5 minutes pour en avertir les 2 candidats. Vous vous doutez bien que si je suis allé aussi loin dans le processus, c'est que j'ai montré le respect qui s'impose à mes interlocuteurs, j'ai été réactif, ponctuel, préparé, disponible, le tout bien qu'étant en poste et ayant des responsabilités vis-à-vis de mon employeur actuel. La seule chose que j'aurais aimé, c'est qu'on m'informe, d'autant que cela impliquerait une démission de ma part (donc un préavis) . Cette demande est-elle farfelue ?
Ma question s'étend donc aux relations avec mon employeur actuel. Je suis quelqu'un d'honnête, je n'aime pas mentir. Seulement si la situation s'éternise, je serai obligé de le faire, parce que je ne peux pas prendre le risque d'être considéré comme démissionnaire pour finalement rester (ou l'inverse). Que dois-je faire, sachant que j'ai dans quelques jours un entretien annuel d'évaluation ?
C'est la seconde fois que ça m'arrive cette année. J'étais en effet intégré dans un processus de recrutement avec une autre grande entreprise, où pour le coup j'ai attendu 6 mois (!!!) avant d'avoir un retour pour le moins minimaliste (2 lignes), alors que j'ai passé 1 journée complète de tests ainsi que 5 entretiens. Je ne comprends pas ce qui se passe. S'agit-il de nouvelles méthodes de recrutement ? Teste-t-on les nerfs des candidats ? Pourquoi est-on autant méprisés ?
Merci pour vos éclairages,
Cordialement,
Marc
Bonjour Marc,
Votre émoi et sans doute l'énervement sous-jacent que vous ressentez est tout à fait légitime. Et ce que vous me décrivez est tout à fait inadmissible et révèle surtout l'incompétence relationnelle de vos interlocuteurs.
Et du coup il est difficile de ne pas sombrer dans le jugement. Et comme vous êtes candidat à un poste vous ne pouvez pas dire non plus leurs 4 vérités à vos interlocuteurs. D'où votre trouble...
Une posture jouable pour vos entretiens ?
Rester froid dans vos relations. Faire le boulot de relance comme vous l'avez fait. Avec l'idée de ne pas prendre au pied de la lettre tous les éléments (notamment de date) que l'on vous communique. D'être souple par rapport à cela. Car la vie d'entreprise, celle des cabinets et des entreprises recruteuses, est notamment constituée par des temps partagés, par des décisions collectives. Et si des individus arrivent à peu près à gérer leur propre temps décisionnel, cela devient très rapidement compliqué dès qu'il s'agit de gérer le temps des autres et de s'engager sur des dates. Le cabinet RH dépend du temps du client et ce même client (contact du cabinet) dépend lui-même de temps qui lui échappent : ceux des décisionnaires internes : RH, N+1, N+2... qui redéfinissent eux-mêmes les contours des besoins et des priorités sur tel ou tel recrutement. Au final, lorsque les process sont flottants, cela donne ce que vous vivez. Mais cela ne veut pas dire non plus que votre candidature est hors course...
Lâcher prise et rester centré sur l'essentiel
Il faut accepter et lâcher prise, pour mieux vous concentrer à la fois sur votre job actuel mais aussi sur la prochaine candidature (et éventuellement la réponse positive au recrutement en cours) : donner le maximum de votre compétence pendant les phases d'entretien et lâcher prise dès que cette phase est terminée. Concentration et lâcher prise.
Et rester centré sur votre valeur professionnelle : compétences, connaissances, qualités humaines. Garder la tête haute, ne pas perdre pied pour être prêt dès que l'on vous dira OK pour votre prochain job.
Bonnes recherches, bonne chasse.
Gilles Payet
Bien vu Gilles, merci pour votre vision qui nous donne du recul dans les moments de découragements. J'ai vécu à plusieurs reprises ce que Marc vous a décrit et je dois dire que ces moments là ne sont pas faciles. Mais la posture que vous proposez me va bien. Merci.
Rédigé par : Laurence | 06 octobre 2015 à 16:56
Merci Antoine pour votre message. Et oui bien sûr sur le fait de dire NON lorsque l'on estime que la limite est franchie.
A ce sujet, il est important de réfléchir à ce que sont nos limites. Savoir identifier aussi les contextes : on peut faire face à un recruteur incompétent mais à un job que l'on sait génial (ou a minima très intéressant). Dans cette situation, cela vaut le coup de repousser ses limites. Ne pas être trompé par l'imbécillité d'un interlocuteur "intermédiaire".
L'arbre qui "cache la forêt" en quelque sorte :)
Gilles
Rédigé par : Gilles Payet | 05 octobre 2015 à 18:40
Bonjour Gilles,
merci pour vos remarques toujours pertinentes et constructives.
Dans le cas similaire à celui qui fait l'objet de ce post, j'ai accompagné un jour une personne qui , excédée par la multiplication des entretiens et l'absence de décision à fini par dire elle même "finalement je ne vais pas donner suite à votre proposition". C'était osé car il n'y avait rien derrière, mais la personne a repris la main sur sa recherche, à moins subit, et a finalement rapidement trouver un poste intéressant.
La recherche d'emploi se joue à deux (un recruteur et un candidat). Si l'un des deux n'accepte pas les règles fixées par l'autre (et par la bienséance), il est en droit de dire stop et de sortir, et en particulier le candidat !
Amicalement
Antoine
Rédigé par : Antoine Gandilhon | 05 octobre 2015 à 11:23