[Article publié initialement sur le compte Linkedin de Gilles Payet]
Bien sûr, cela n'est pas facile...
C'est même difficile.
Et parfois TRES difficile.
Et avec le temps, cela peut même devenir risqué. Lorsque certaines situations nous placent à la limite de la raison...
Parce qu'évidemment les situations se répètent.
Elles commencent au début par des absences de réponses. Ou par des réponses négatives. Ou encore, le plus souvent, par des réponses automatiques qui disent qu'on ne vous répondra pas, sauf si votre candidature est retenue.
Alors vous faites le boulot. Vous relancez...
Et là, deuxième mur et même litanie : absence de réponse, réponse négative, réponse toute faite. Et plus vous insistez, plus vous entrez dans cette zone d'incompréhension. Et parfois de colère. Et la plupart du temps de souffrance.
Car ce silence des recruteurs - ou leur absence de considération - est souvent vécu comme un déni de soi.
Et tout cela est déstabilisant. Et même destructeur lorsque ces démarches infructueuses en arrivent à brouiller le regard de vos proches : parents, conjoint, enfants, amis... Parce que ce regard peut rapidement devenir critique. Voire inquisiteur. Avec des questions déplacées et culpabilisantes.
EXIT alors l'estime de soi. EXIT la confiance en soi. EXIT la lucidité lorsqu'il s'agit de réfléchir à un projet professionnel porteur d'espoir. EXIT aussi cette même lucidité lorsqu'il s'agit de donner le meilleur de soi dans une LM, un CV, un entretien réseau ou un entretien d'embauche. EXIT aussi l'énergie pour avancer.
Alors comment faire pour se protéger de toutes ces perturbations ?
Dans les coachings que je donne - en particulier à celles et ceux qui peinent à trouver un nouveau poste - qu'ils soient en poste ou au chômage - je travaille sur différents ressorts, différentes ressources. Des ressources que mes clients ont en eux mais qu'ils peinent à mobiliser.
Voici 9 idées fortes pour travailler votre résilience, cette capacité à avancer malgré les épreuves de la vie
1-Posture OFF/ON
Dire OK (ne pas être dans le déni), ce que j'ai vécu a été difficile (ou ce que je vis est difficile). OK, c'est un fait. Mais maintenant, que puis-je faire pour avancer ? Qu'est-ce que d'ailleurs cette situation m'ouvre comme nouvelles possibilités ? Comme opportunités ? Quelle nouvelle voie (métier, statut, secteur, région, création d'activité...) vais-je pouvoir emprunter ?
2-Ce que j'ai vécu (ou ce que je vis) ne diminue pas la belle personne que je suis
Mes qualités humaines (voir liste de 206) sont toujours bien présentes en moi. Mes compétences fondamentales sont là. Et je peux même décider de les entretenir ou de les développer dans ce temps d'attente. Je pourrai en tout cas m'appuyer dessus dans mes démarches.
3-Je peux aussi toujours m'appuyer sur mes succès et réalisations passées
Personne ne pourra jamais me les enlever. Elles font partie de moi. Pour toujours. Et je pourrai toujours mobiliser leur souvenir pour avancer de nouveau.
4-Je prends en compte les règles du jeu de la recherche d'emploi
J'utilise vraiment des outils modernes qui me mettent en valeur (voir exemples de CV et de LM), j'accepte de mobiliser mon réseau même si cela me coûte (voir conférence à ce sujet) et être le plus froid possible (c'est-à-dire sans jugement, sans affect) vis-à-vis des process de recrutement et des recruteurs : ma priorité n'est pas de critiquer le système mais bien de comprendre les règles du jeu et de rester centré(e) sur mon offre de service (CV, LM, entretien) pour occuper ce poste dès demain à 9h00.
5-Je prends soin de moi (1/2)
J'apprends avant tout à bien me parler, sans jugement. J'apprends à m'encourager. Je ne dis (ou pense) plus "J'ai été nul(le)" mais "Je sais maintenant quoi faire pour mieux me préparer la prochaine fois". Je ne dis (ou pense) plus "De toutes les façons je suis trop vieux (vieille)" mais "Mon expérience me permet de me positionner sur des postes comme enseignant, formateur professionnel, manager de transition ou d'envisager une reconversion en tant que consultant, patron d'un site d'e-commerce ou encore exercer un métier solo comme celui de sophrologue. Et ce nouveau champ du possible, parce qu'il éclaire les 15 prochaines années de ma vie, est passionnant". Et ces discours intérieurs constructifs et positifs qui mettent en avant vos ressources intérieures vous rendront plus fort (ou plus souple) pour avancer. Et prendre soin de vous c'est d'abord ça.
6-Je prends soin de moi (2/2)
Sommeil, alimentation, exercices physiques et cérébraux... Prendre soin de vous est tout aussi important que d'envoyer des CV. Vous devez en faire des objectifs prioritaires. A inscrire dans votre emploi du temps. Et si vous n'êtes pas un grand sportif, vous pouvez toujours faire des exercices de yoga, de musculation, de corde à sauter, de respiration (sophrologie), de marche... pour rythmer vos journées. L'oxygénation de votre corps et de votre cerveau et les endorphines libérées par une activité physique régulières sont excellents pour votre santé physique et mentale.
7-J'évite de m'isoler
Je participe à des événements (salon, conférence...) et je m'entoure de soutiens bienveillants. Très important également : je coupe ou limite l'exposition des personnes nocives (sans états d'âme) et surtout - surtout - j'entretiens mon réseau : coups de fil, mails ou message sur Linkedin, café ou déjeuner avec des amis, des parents de copains de mes enfants, des anciens managers, collègues, clients, fournisseurs... Je reste dans le mouvement !
8-Je me fais aider
Je peux chercher avec quelqu'un dans la même situation de recherche que moi (fonction de soutien, de sentir moins seul, surtout quand ça va mal, de bénéficier de conseils, de donner des conseils !). Je peux aussi rejoindre une association d'aide à la recherche d'emploi telle que Force femmes ou Solidarités nouvelles face au chômage. Je peux bien sûr gagner du temps et décider de bénéficier de l'aide d'un coach. Je peux enfin et aussi envisager un accompagnement psychologique en cas de besoin.
9-Je travaille sur un projet professionnel ambitieux et réaliste
Je le construis sur 3 piliers : 1-l'envie 2-les compétences utiles et 3-les besoins du marché. Et je décide - si ces trois piliers ne font pas partie de mon projet - de changer de projet. ET d'ailleurs, j'ose... une question : est-ce que votre projet pro actuel s'appuie-t-il bien sur ces trois piliers ? Et notamment le 3e ? Etes-vous bien au clair sur celui-ci ? Si votre réponse est hésitante, vous aurez une piste d'action : soit pour vous remettre à niveau par rapport à ces besoins du marché (connaissances, compétences, qualités humaines, expérience... demandées pour occuper les postes que vous ciblez), soit pour revoir votre ciblage (poste, secteur, statut, offre de service...).
Vous voyez l'idée ?
La démarche de résilience consiste à faire face à la situation en identifiant et en prenant appui sur vos ressources, en acceptant aussi les ressources d'autrui et en dessinant un nouveau chemin qui prend en compte les informations qui se présentent à vous pour entrer de nouveau en action.
J'ai donné récemment une conférence auprès d'une centaine de personnes sur le sujet de la résilience (vue sur Slideshare par + de 25.500 personnes). Vous trouverez le support de cette conférence ci-dessous.
J'espère que ce support vous sera utile.
N'hésitez pas à commenter cet article, à apporter votre éclairage, à me poser des questions en commentaire de cet article (j'y répondrai volontiers) - et à partager cet article sur Linkedin ou Facebook (et ailleurs !) si vous pensez que cela peut aider d'autres personnes.
Gilles Payet
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